
CHAPITRE 2 – Prisonnière de la cave
Témoignage de Valentine Magniez, victime d’enlèvement le mardi 12 mars 2024. Propos recueillis par l’inspecteur Schmidt.
J’ouvre les yeux, ma vue est brouillée. Je tente de me lever mais je n’y arrive pas.
Je suis dans ce qui me parait être une chambre d’hôpital. Je ferme les yeux un instant.
Ça y est, je me souviens de ce qui s’est passé !
C’était mardi soir, le 12 mars, il était 20H, je sortais de la boulangerie après avoir récupéré mes baguettes.
Soudain, on me fait un croche pied, je perds l’équilibre et tombe à plat ventre. On me met une cagoule dans laquelle je ne vois rien. Je me débats de toutes mes forces mais rien à faire : mes mains et mes pieds sont ligotés.
On me porte jusqu’à un camion (j’entendais le moteur) et on me jette dedans. Il y a deux malfaiteurs à l’avant (je les ai entendu parler) et un autre qui me surveille à l’arrière (il a toussé plusieurs fois). On a roulé pendant ce qui m’a paru une éternité mais en réalité le trajet a duré dix minutes.
Enfin la camionnette s’arrête, j’entends des portes s’ouvrir et un petit rayon de lumière me confirme que les trois ravisseurs se tenaient devant moi.
On me retire la cagoule mais je ne peux voir qu’un seul visage. Celui de Thomas ! J’ai reconnu aussi son frère et son cousin. Ils m’ont jeté dans une pièce sombre et humide. Mains et pieds attachés, scotch sur la bouche, tout geste m’est impossible.
Je crois avoir passé trois jours entiers dans cet endroit, sans eau, ni nourriture. Le troisième jour, si mes calculs sont bons, les ravisseurs sont venus me voir et m’ont demandé 1500 euros en échange de ma liberté. Comme je suis étudiante, je n’ai pas cette somme en ma possession. Je ne pouvais que les supplier de me libérer mais rien à faire…
Pour me mettre en confiance ils m’ont détaché les mains, donné du pain et une bouteille d’eau. Ils m’ont même rendu ma veste avec mes papiers, mais pas mon téléphone bien sûr. Je n’ai pas eu d’autre visite, à part ce chat qui passait par le soupirail du sous-sol où j’étais. Alors j’ai écrit au dos des chèques que j’avais sur moi :
Je suis Valentine, j’ai été kidnappée il y a maintenant quatre jours, j’ai été emmené dans un rayon de dix minutes à partir de la boulangerie La Bruxelloise. Au secours ! Help !
J’ai glissé le mot dans le collier de Garfield (j’ai appelé le chat comme ça !). Comme une bouteille à la mer.
Vous venez d’entendre un témoignage de l’enquête « Le châtiment des traîtres », imaginée par Philippe Masselot et les élèves de la classe de 3e Duras du collège Jean Zay. Plusieurs personnes ont été enlevées : à vous de jouer pour trouver le lieu de détention des victimes. Pour découvrir le début de l’enquête, rendez-vous à la Halle Bertinchamps. Pour poursuivre votre enquête, rendez-vous au salon Paris Coiffure, 8 rue Pasteur.
Texte : Philippe Masselot et les élèves de la 3e Duras du Collège Jean Zay de Lens
Enregistrements et mixages sonores : Mélanie Despres, Pauline Schwartz
Création musicale : Antoine Kempa et les élèves de l’école de musique de Meurchin
Voix : Les élèves de la 3e Duras du Collège Jean Zay de Lens et la troupe des K’Hauts de Meurchin
Illustration : Pauline Schwartz, sur une idée et une composition originale de Maïa, Manon, Rayane et Valentine / élèves de 4e CHAAP au Collège Jean Zay de Lens
Le Châtiment des Traîtres est une fiction réalisée dans le cadre de Polar Lens 2024. Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence